Femmes et barrières : le redoutable monde de l’entreprise ?

Par Mustapha Benkalfate

 

Depuis que je travaille chez Jobtimise, je suis devenu beaucoup plus sensible au sujet « femmes au travail » ; je soutiens des mesures qui rétabliront l’équité (dans tous les domaines) entre hommes et femmes. Pourquoi? Parce que je constate tous les jours à quel point il est dur de faire carrière quand on est une femme. Je me risque ici à décrire des situations et je partage mon constat ou celui de certains collègues, parmi lesquels il y a des femmes. J’ai bien sûr le tort d’être un homme et on ne manquera pas de me le reprocher. Je tiens également à préciser que ma seule compétence est de raconter ce que j’ai observé.

 

Une question me taraude : pourquoi presque toutes les femmes confient manquer de confiance en elles et pourquoi aucun homme ne le formule ainsi ?

 

Il semble bien que dans ce brouillard de doute, il y ait un début d’explications :

 

  • Une analyse trop émotionnelle de leurs qualités et compétences : “je me suis sentie bien”, “ça m’a démoralisé”, “j’ai eu très peur”, “j’ai vraiment apprécié” etc. Dans l’accompagnement de mes clientes, j’ai parfois du mal à obtenir des analyses froides de leurs propres compétences. Les émotions sont mauvaises conseillères pour s’évaluer soi-même : si l’on regarde ses qualités et savoir-faire avec le coeur, on risque de voir flou. Le poids de la société est énorme et loin de moi l’idée d’une sorte de défaut caractéristique ou intrinsèque. Je ne discute pas ici des causes car je suis incompétent pour ça mais je décris les difficultés de mes clientes. Il me semble lors des coachings que le bilan personnel passe par le prisme des émotions ; donc que les choses prennent très vite des proportions difficiles à contrôler. Pour que les clientes prennent conscience de leur valeur, j’insiste sur la nécessité de poser des diagnostics chirurgicaux, totalement dépassionnés (oui, je me répète). C’est en étant factuelles qu’elles constatent, parfois avec surprise, qu’elles savent faire bien plus de choses qu’elles n’imaginaient et qu’elles ont tout à fait le droit de s’affirmer. En appuyant cette affirmation sur des critères objectifs. Je n’invite pas à chasser les émotions mais à les faire taire quand il faut faire le bilan des qualités professionnelles.
  • Un regard masculin sur leurs parcours : quand les clientes parlent de leurs résultats professionnels, j’ai l’impression d’entendre une voix masculine dire : “ça c’est bien, ça c’est pas assez bien”. Les aspects qualitatifs du travail sont trop souvent négligés, comme s’il s’agissait de « sous-qualités » ou de « sous-réussites ». Pourtant, favoriser l’expression des collègues, veiller à se maîtriser pour ne pas empiéter sur les prérogatives des autres, écouter, jouer un rôle qui facilite la collaboration, soulager les personnes autour de soi quand on le peut, ce sont des qualités essentielles à notre époque de “quête de sens”*! Pourquoi les femmes les valorisent-elles si peu ou ne semblent-elles pas fières de ces succès qualitatifs ? Pourquoi alors que ça leur tient tant à coeur ne se battent-elles pas plus pour imposer aux hommes une grille d’analyse différente, allégée du poids écrasant du pouvoir et de la réussite matérielle ? Pour le bien de tous, les femmes doivent imposer leurs propres critères d’évaluation de ce qu’est la réussite. On voit où nous a mené la vision masculine…
  • Une forme de lenteur pour demander de l’aide “opérationnelle”: un psy, un coach, un consultant en carrière…des solutions existent face au mal-être. Quand on est « perdu », il n’est pas interdit de tester différents GPS. On dirait que les femmes demandent de l’aide quand elles sont au bout du rouleau. Épuisées nerveusement, la tâche est d’autant plus dure pour « changer de vie ». John Fitzgerald Kennedy ne disait-il pas: “Ce n’est pas quand il pleut qu’on doit réparer son toit”?
  • Une confusion entre les plaisirs et les solutions à leurs problèmes: est-ce qu’un cousin, un compagnon ou une amie peuvent régler des problèmes de carrière ? Est-ce qu’une co-locataire peut remplacer un suivi psychologique en cas de troubles anxieux ou d’autres soucis du même type ? Est-ce qu’un voyage ou un brunch valent mieux qu’une journée passée dans un salon de l’emploi pour envisager concrètement de nouvelles pistes professionnelles ? J’ai comme un doute. Ce défaut se retrouve aussi chez les hommes mais, dans notre pratique chez Jobtimise, nous avons l’impression qu’ils en souffrent moins. Il n’en demeure pas moins que, trop souvent, dans mon entourage, je remarque ces fuites vers des plaisirs fugaces au lieu de traiter les vrais problèmes en s’appuyant sur une expertise ou des savoir-faire testés et approuvés. Il y a des dépenses prioritaires et des bulles d’euphorie…qui explosent. Nous sommes tristes de voir des femmes qui ont autant souffert seules, sans soutien adapté, sans reconnaissance de leur mal-vivre comme un sujet central. Il nous apparaît aussi que dans leurs entourages, on évacue ces sujets comme relevant des « caractéristiques féminines ». On dit encore l’expression: « Souvent femme varie ». Sans s’interroger suffisamment sur les causes de ces « humeurs ». La biologie a bon dos. Mon argument n’est pas tant de juger les causes que d’encourager à tester des solutions, vite.

 

J’ai la faiblesse de croire qu’une vraie équité dans le monde du travail passe par une prise de pouvoir des femmes non pas sur les hommes mais sur elles-mêmes, sur leur évaluation d’elles-mêmes. Elles doivent se doter de méthodes pour solutionner leurs problèmes car personne ne leur fera de cadeau. La position masculine est commode, je l’avoue.

L’on peut déplorer une autocensure puissante et ce “machin” de la confiance en soi qui est une camisole de plus : il y aura toujours un motif comme une petite remarque pernicieuse, un échec, une grosse frustration, une vexation pour écrouler cette confiance en soi. Je lui préfère la plus froide confiance en son travail. Au moins, c’est mesurable. Réflexion typiquement masculine, peut-être…

 

 

*Bien sûr, ces qualités ne sont pas l’apanage des femmes car bien des hommes les possèdent aussi.

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